Taser police : comment sont équipés les policiers en 2025 ? Le point sur les modèles

par | 30 Sep 2025 | Comparatif – Armes spéciales et usages

Introduction

Contexte : l’usage du Taser dans les forces de l’ordre

Depuis les années 2000, de nombreuses forces de l’ordre dans le monde, y compris en France, se sont tournées vers des dispositifs dits de force intermédiaire pour gérer les situations dangereuses sans recourir systématiquement à l’arme à feu. Le Taser, ou pistolet à impulsion électrique (PIE), est l’un de ces outils : il délivre une décharge électrique destinée à neutraliser temporairement une personne, tout en limitant les risques de létalité.

En France, le Taser (notamment le modèle X-26) a été introduit pour la police et la gendarmerie dès 2004. La doctrine d’emploi est encadrée par des textes ministériels, dont l’arrêté du 9 novembre 2021, qui impose des conditions strictes d’usage (durée du cycle, priorité du mode dissuasif, limitation des répétitions, etc.). L’IGPN et d’autres organes de contrôle surveillent son emploi, ses effets, mais aussi les cas de recours abusif. L’usage du Taser est donc devenu un sujet central dans les débats sur le maintien de l’ordre : il se situe à la frontière entre la nécessité de protéger les agents et l’impératif de préserver les droits et la sécurité des individus visés.

Pourquoi se poser la question « en 2025 » ?

La formulation « en 2025 » vise à prendre en compte la dimension évolutive de la technologie, de la doctrine d’emploi et des contraintes légales. Les modèles de Tasers évoluent, les contextes d’essais changent et le cadre réglementaire peut être amendé. Savoir quel Taser est utilisé aujourd’hui et dans un futur proche permet de dresser un portrait à jour des capacités et des enjeux de sécurité, de transparence et de responsabilité qui sont au cœur des attentes du public.

I. Les modèles de Taser / PIE en usage

A. Définitions et classification

Avant de lister les modèles, il est utile de rappeler ce que recouvrent les termes :

  • PIE signifie pistolet à impulsion électrique : c’est une arme qui délivre une décharge électrique par l’intermédiaire de deux sondes (projectiles reliés à l’arme par des fils) ou par contact direct, afin de provoquer une incapacité neuromusculaire temporaire.
  • Taser est une marque déposée de la société Axon, mais le mot est souvent utilisé génériquement pour désigner les armes à impulsion électrique.
  • Ces armes sont classées parmi les armes de force intermédiaire. En France, les PIE projetant des sondes sont des armes de catégorie B, dont l’usage est réservé aux forces de l’ordre.

B. Modèles connus en France

Voici les modèles en service ou mentionnés dans les débats au sein des forces de l’ordre françaises.

1. Axon Taser X-26

Le modèle X-26 est l’un des plus anciens mais il est encore largement utilisé. Introduit dès 2004 en gendarmerie et 2008 en police nationale, il reste une référence.

  • Fonctionnement : Il utilise des cartouches à usage unique qui projettent deux sondes simultanément.
  • Effet : Sa puissance (environ 50 000 volts mais avec un faible ampérage) vise à provoquer une incapacité neuro-musculaire (INM) lorsque les deux sondes atteignent leur cible. En mode contact direct, l’effet est principalement une douleur intense (mode stun).
  • Statut : Le X-26 et ses variantes (comme le X-26P ou les modèles équipés de caméras) constituent encore le cœur du parc de PIE en France.

2. Axon Taser 7 (ou “T7”)

Le T7 est une version plus récente, adoptée par les forces de l’ordre françaises depuis 2020 pour moderniser l’équipement.

  • Améliorations : Ce modèle permet deux tirs successifs sans recharger, grâce à ses deux cartouches. Les sondes ont été améliorées pour être plus rapides, plus droites et plus efficaces, notamment à travers les vêtements.
  • Flexibilité : Il est conçu pour être plus performant à courte distance, une situation fréquente lors des interventions, et dispose d’un système de visée laser adaptatif.
  • Statut : En cours de déploiement, il équipe progressivement les unités en complément ou en remplacement du X-26.

3. Axon Taser 10 (modèle plus récent / à l’horizon)

Dévoilé en 2023, le TASER 10 est présenté comme l’arme à impulsion électrique la plus avancée d’Axon.

  • Nouveautés :
    • Une portée maximale accrue (jusqu’à 13,7 m).
    • Une capacité de 10 cartouches, permettant de tirer jusqu’à 10 sondes individuellement pour augmenter les chances de neutralisation.
    • Des fonctions de désescalade renforcées : alerte sonore, lumière pulsée de 1 000 lumens et laser de visée.
  • Statut en France : Bien qu’il soit testé par certaines polices à l’étranger, son adoption en France n’est pas confirmée à ce jour. Il représente un candidat potentiel pour le futur, mais sa mise en service nécessiterait une nouvelle doctrine et une formation spécifique.

II. Le modèle dominant en France en 2025

D’après les sources disponibles et la dynamique de renouvellement des équipements, la situation en 2025 est celle d’un parc mixte en transition :

  1. Le Taser X-26 reste majoritaire : En raison de son déploiement historique, de la formation déjà acquise par des milliers d’agents et des contraintes budgétaires, le X-26 constitue encore l’équipement standard dans de nombreuses unités de police et de gendarmerie.
  2. Le Taser 7 monte en puissance : Introduit pour ses performances supérieures, le T7 est le modèle privilégié pour les nouvelles dotations et le remplacement progressif des anciens modèles. Il est probable que les unités les plus sollicitées ou les forces d’intervention en soient équipées en priorité.

En conclusion, en 2025, un agent des forces de l’ordre sera très probablement équipé soit d’un Taser X-26, soit d’un Taser 7. Le TASER 10 demeure une perspective pour l’avenir, conditionnée par des phases de test et des décisions politiques et budgétaires.

III. Cadre légal et doctrine d’emploi

L’usage du Taser en France est strictement encadré pour limiter les abus et les risques.

  • Principes fondamentaux : L’emploi du PIE doit être nécessaire et proportionné à la menace. Il relève du cadre légal de la légitime défense.
  • Doctrine d’emploi (Arrêté du 9 nov. 2021) :
    • Priorité à la désescalade : Le mode dissuasif (visée laser, arc électrique visible) doit être privilégié avant le tir.
    • Usage contrôlé : La durée d’un cycle de décharge doit être « strictement limitée » à ce qui est nécessaire pour maîtriser l’individu. La répétition des cycles est exceptionnelle.
    • Zones de tir : Il est interdit de viser la tête ou le cou. L’usage est proscrit sur certaines personnes vulnérables (femmes enceintes, enfants…).
  • Critiques et contrôle : Des ONG comme Amnesty International alertent sur les dangers sanitaires, notamment pour les personnes cardiaques ou sous l’emprise de stupéfiants, et sur les risques d’usage excessif. Chaque utilisation fait l’objet d’un compte rendu et peut être contrôlée par les inspections générales (IGPN, IGGN).

IV. Perspectives et conclusion

La tendance est clairement à la modernisation, avec des armes plus sûres, plus efficaces et offrant davantage d’options de désescalade avant l’usage de la force.

Scénarios pour l’après-2025 :

  • Transition progressive : Le remplacement du X-26 par le T7 va se poursuivre, tandis que le TASER 10 pourrait être introduit dans des unités spécialisées à titre expérimental.
  • Intégration technologique : Les futurs modèles seront de plus en plus connectés, s’activant en même temps que les caméras-piétons et enregistrant des données précises sur chaque utilisation pour renforcer la traçabilité.
  • Défis majeurs : Le coût du renouvellement, la formation continue des agents à ces nouveaux outils et l’acceptation sociale de leur usage resteront les principaux freins et enjeux.

En définitive, la réponse à la question « Quel taser est utilisé par la police en 2025 ? » est double : le parc est hétérogène, dominé par le fiable mais vieillissant Taser X-26 et le plus moderne Taser 7. Le futur s’oriente vers des technologies comme le TASER 10, mais la transition sera lente et toujours encadrée par un impératif de concilier efficacité opérationnelle et respect des droits fondamentaux.

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